Chambre n°2 : A. Tentonck, S. Ayumu, B. Mc Stue

Les yeux de Ayumu s'étrécirent pour finir par former deux meurtrières horizontales (vous savez comme les fenètres de bunker de la seconde guerre mondiale, en général il en sort une mitrailleuse qui peut découper un type en deux d'une simple rafale).

On l'avait placée dans une chambre avec un mec? Et un Gaijin de surcroi...
Ayumu avait entendu deux bruits de couloir concernant les étrangers:
1 Ils sont de bons amants.
2 Ils ne se lavent jamais...
Deux légendes urbaines qui avaient beaucoup de mal à cohabiter dans l'esprit de la jeune fille. Comment pouvait on être bon amant en étant sale? A moins que les goûts amoureux de ses compatriotes japonaises soient devenu étranges?

Si au moins on l'avait mise avec Tom Cruise ou Brad Pitt?
Mais le garçon ressemblait à un zombie, avec son teint cireux, ses cheveux cassants et ses froques toutes déchirées. Pour couronner le tout, il se dégageait une odeur de cigarette de sa personne.

"Bon sang de bonzaï! J'espère qu'il va pas se mettre à fumer devant moi?"

Se ressaisissant, Ayumu posa sa valise et finit par bredouiller:

"Bonjour... On va être camarade de chambre alors?
Je suis Sakaki Ayumu, mais tout le monde m'appelle Ayu..."

Arrivé à sa chambre depuis une dizaine de minute, Alex avait eu le temps de mettre un nouveau tee-shirt et de ranger dans un élan hâtif, ses quelques affaires personnelles. Le lit était impraticable, toutes sortes de choses jonchait le long de la couette. Son sac à dos, d'où dépassait un ou deux bouquins, son téléphone portable, dont le vibreur déclenchait l'alerte séisme à chaque appel, un vieux short bleu clair, qui lui servirait de pyjama, et puis l'habituel, le « tant redouté » paquet de cigarette. (Mal)heureusement, celui-ci était plus ou moins vide. Quelques miettes de tabac sortaient furtivement. Tout ceci, tout ce matos était révélateur du caractère bordélique d'Alex. Et cela ne faisait qu'augmenter le niveau de sa bonne humeur. C'était, pour lui, normal (ou pas).

Tout ce bonheur pur semblait éphémère comme un papillon. Rares étaient les moments de joies totales dans la vie du bavarois. Même si ça vie n'avait pas était des plus difficile... enfin bon. Il regarda brièvement par la fenêtre. Le temps mélangeait la neige et le soleil, c'était assez agréable à voir. Il eu soudain comme un mauvais pressentiment... Le genre de crampe qui vous saisit le bas de la gorge. Il s'arrêta de bouger pendant quelques secondes, laissant ainsi un silence de plomb sur la chambre. Il entendait un tocsin résonnant dans les couloirs. Comme une grosse pendule dans un manoir écossais. En réalité, ces bruits étaient ceux d'une personne qui marche. Les pas résonnaient dans la couloir. Il se relâcha. Ouf, pas d'apocalypse pour aujourd'hui...

Au lieu de ça, la porte de sa chambre s'ouvrit. Il tourna la tête lentement vers le nouveau venu. Ou plutôt la nouvelle venue. Ni trop petite, ni trop grande, brune, une valise à la main. Après l'avoir posée, elle adressa à Alex un regard étrange, entre gêne et colère, puis la envoya quelques mots de politesse destinés à bien commencer la diplomatie colocataire. Alex fit de même, en retrouvant soudain un sourire piteux, presque cruel.

« S'lut et bienvenue Ayu... moi c'est Alexander Heinrick Tentonck, mais tu peux m'appeler Alex ça t'évitera de t'étouffer avec ta langue à chaque fois que tu voudras m'appeler. Dis moi, tu ronfles la nuit ? Parce que les oreillers ont pas l'air très résistant à l'acoustique... »

Pas de grandes lignes... il ne voulait pas faire peur les premiers jours, et puis c'est toujours mieux d'avoir des bonnes paroles la première fois que deux personnes se rencontrent.

"Alex..." Ayumu fit rouler le prénom étrangé sur sa langue.

"Rassure toi Alex, je ne ronfle pas." Dit-elle en riant nerveusement.
"C'est bête je ne pourrai pas laisser trainer mes culottes partout alors!"

Ayumu commença à déballer ses affaires. Elle posa le cadre de la photo familliale: Son grand père, ses disciples et melle Arakawa. Tous ceux qu'elle aimait. Voilà, cette chambre commençait à ressembler à quelque chose!

Elle commença à accrocher son poster (une affiche du film de sabre de la vengence) et se souvint de la présence du jeune homme.

Elle se retourna avec le poster dans les mains:
"Tu n'as rien contre les films de baston j'espère?"

Elle avait foulé la neige du parc, elle avait plané jusqu’à la porte d’entrée principale. Ses yeux avaient fouillés chaque recoin du hall, avant de se diriger vers les dortoirs. Son oncle lui avait tout conter. Tout ou chaque endroit se trouvait. Par chance ça faisait depuis plus de 7 ans qu’elle étudiait la langue et elle la comprenait, la parlait et l’écrivait parfaitement bien maintenant. Car avec son débit de paroles, un novice, ou tout du moins un non-expert, aurait pas compris la moitié. Elle avait rapidement signé et lu le registre.

Deux étrangers et une « autochtone » . Le mélange des cultures promettait d’être des plus enrichissant. Bien que, au nom du jeune homme, il semblait aussi issu de l’aristocratie. Quel nom stupide et quelle classe de gens stupide. Elle soupira et se dirigea, instinctivement, vers ce qui semblait être sa chambre.

Ses pas frôlaient le sol avec délicatesse. Entraînement pendant des années? Oui. But d’arriver sans un bruit? Non. Elle n’aimait pas surprendre comme ça. Mais on lui avait appris à marcher comme ça, que voulez-vous? En arrivant à quelques mètres de la porte entre-baillée, elle entendit des voix. Ses colocataires…. Elle sourit avec douceur puis continua d’avancer.

Autant elle avait hâte de les rencontrer, autant elle n’avait qu’une envie, retourner dehors…. Mais pour l’heure elle devait se débarrasser de ses trois valises. Remplies d’habits? Non la plus grosses contenait des livres, la seconde plus grande, des cahiers, bloc plumes, stylo et autres, en bref son matériel de cours. Et sur son dos, dans son sac, il y avait ses vêtements.

Elle se tenait devant la porte puis la poussa d’un coup de coude. Elle leur sourit et avança à l’intérieur de la pièce. Elle avança jusqu’au dernier lit libre et s’assit dessus. Elle regarda ses deux colocataires et se décida à leur dire deux trois mots.

« Bonjour, je suis Beverly Mc Stue, mais on m’appelle, Beve [a prononcer bive], Bev, Bevy, ou encore Beverly, c’est à vous de choisir. J’espère n’avoir pas interrompu une conversation importante. »

Elle ne faisait pas partie de ceux qui pensent que seuls les adultes peuvent avoir des conversations importantes. Non, elle, elle pensait que tout à chacune pouvait avoir des conversations importantes et ce quelque soit l’âge.

Trop formel sa présentation? Peut-être. Mais on ne lui avait pas vraiment appris autrement. C’était la première fois qu’elle se trouvait avec des gens de son age et elle ne savait pas trop comment agir. Coincée? Non, perdue oui.

Elle entreprit de faire glisser son sac de son dos pour qu’il tombe, en douceur, sur son lit. Sa main gantée, en blanc, entreprit de défaire les boutons de sa veste en jeans, qui recouvrait une robe simple, au dos nu recouvert par ses cheveux, et blanche. Premier réflexe, elle n’est pas maniaque mais aime prendre soin de ses affaires, elle plia sa veste délicatement.

Puis elle posa son regard sur la chambre et surtout sur la fenêtre. Vite ranger ses affaires pour pouvoir ressortir…. Depuis qu’elle s’était présentée, il ne s’était passé que quelques secondes. Sans les regarder, elle se demandait si ils allaient faire la même chose ou si elle devrait retourner lire le registre pour connaître leur prénoms.

"Bonjour Beverly! Moi c'est Sakaki Ayumu! Mais tu peux m'appeler Ayu!"

Ayumu était impressionnée par la féminité qui se dégageait de sa camarade de chambre.
*Quelle grâce naturelle, qu'est ce que j'aimerais pouvoir être comme elle!*

Avec ses manière frustres et ses vêtements mal coupés, Ayumu faisait figure de paysanne à côté de la nouvelle arrivante. Elle en conçu rapidement un certain complexe.
Même Alex exprimait une certaine délicatesse. Leur ossature fine et leurs traits altier rabaissaient constament l'étudiante qui avait été élevée dans un milieu populaire et rude.

Puis Ayumu se souvint des règles élémentaires de politesse:
"Bienvenue dans cette chambre, j'espère que nous pourrons être amies..." Dit-elle d'un air presque gêné.

L'avantage des présentations, c'est qu' une fois finies, elles deviennent lointaines, et restent lointaines. Alex détestait ces moments de vulnérabilité où il fallait dire sont prénom, et éventuellement son nom. Généralement, on se sent mal, car présenter son identité, c'est comme dévoiler une partie de soi, encore inconnue aux autres. De plus, on ne sait pas à qui on a à faire... ce n'est pas vraiment de la paranoïa, mais plutôt de la méfiance instinctive. Mais une fois tout cela fais, tout devenait plus détendu, on savait qui était qui et puis plus de problème de timidité. Alex était pressé d'en finir, il adressa à la nouvelle venue un regard pesant et dit :

- Euh... Alex.

Il fit un petit signe de main comme un salut indien, et renvoya à Ayumu une réponse assez brève.

- Affiches ce que tu veux tant que c'est pas un poster où on trouve toutes sortes de gens à poils ...

Il lâcha un léger sourire... Paradoxalement, cela ne l'aurait pas du tout dérangé. Au contraire même, ça aurait mis de l'animation. Mais il ne voulait pas trop paraître... ados capricieux.

Dès lors il sentit que se première colocataire semblait aimer la bonne humeur. Ses paroles contrastaient avec les siennes. Il voulait pas faire de grand discours pour s'affirmer. Du moins il essayerait. Les deux autres avaient débité un texte comme appris par coeur, lui préférait se faire discret. En soi, il n'était pas vraiment en position de force. Et puis il valait mieux que tout se passe bien ici, qu'il ne fasse pas de gaffe, on ne sait jamais.

Il s'aperçut que tout était bien calme, alors que normalement, on aurait du voir des scène d'hystérie collective. Généralement les internats riment avec liberté. Il voulut rompre le silence de mort qui s'était abattu sur la chambre.

- Merde alors... je crois que j'ai oublié mon doudou.

Il sortit un plissement de lèvres... qui ressemblait vaguement à un sourire. Il se sentait bien seul mentalement. Un peu comme il s'était présenté...

*Ayu et Alex. Simple à retenir.*

Comme Bevy aurait aimé être comme Ayumi. Simple, sans artifices. Sans éducation strictes avec des habits normaux. Mais c’était impossible. Elle ne pouvait pas. Elle se laissa tomber sur son lit et observa le plafond quelques secondes. Il faudrait ranger ses affaires, puis découvrir l’établissement. Il faudrait s’amuser, sortir.

Mais s’amuser, qu’est-ce que ça signifiait vraiment? Elle n’avait eut, jusqu’à aujourd’hui, comme jeu que de s’imaginer des histoires. Et être amie avec cette jeune femme? Oui elle le voulait bien, mais si ce n’est la description de l’amitié, elle ignorait ce que voulait dire être amies. Elle n’avait jamais eut ni d’ami, ni d’amie. Elle s’en plaignait? Non, mais elle appréhendait l’inconnu.

Elle se releva au même moment que Alex annonça la gravité de la situation dans laquelle il se trouvait. Il plaisantait n’est-ce pas? Admettons que oui.

Elle s’empara de son coussin et l’envoya dans le ventre de Alex.

"Prend mon coussin, il devrait faire l’affaire." dit-elle avec un regard malicieux.

Si il ne plaisantait pas elle aurait fait une gaffe. Une de plus, une de moins, ça n’était pas si grave en soi. Pis elle s’excuserait si c’était le cas. Elle n’avait pas l’habitude de pareil réplique mais elle avait trouvé la chambrée trop calme. Sans doute comme lui, d’où l’envoi du coussin.

Bataille de polochon en signe de bienvenu? Peut-être. Futur ennemis par son geste, peut-être aussi. Elle ne lisait pas l’avenir, mais elle savait ce qu’elle allait faire maintenant. Ranger ses affaires.

Elle se releva et pris une de ses valises qu’elle posa sur son lit. Dans cette position elle ne pouvait plus voir ni Alex, ni Ayu. De sorte que, si il pensait à représailles, elle ne le verrait pas.

Elle avait prit la valise contenant, principalement des affaires de cours. Elle commença à les ranger par matières, bien qu’elle ne sache pas exactement ce que seraient les matières enseignées dans cette école. Chacune des matières éventuelles avaient un cahier ainsi qu’un bloc-note. Plus les livres qu’il avait fallut acheter par branches. Elle en avait lut certains sans grande conviction.

Rien que d’imaginer les heures interminables de cours, elle s’ennuyait déjà doucement. Si les profs étaient aussi inintéressants que ses anciens profs, elle allait ne pas aimer du tout ses cours. Mais il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tuée, non?

Même s'il savait que ses réflexions étaient souvent inutiles et sans réels problème, Alex fut surpris de recevoir le polochon. Pas qu'il fut envoyer avec violence, mais plutôt qu'un tel geste était étonnant de la part de quelqu'un qu'il venait à peine de rencontrer. Mais ça lui plaisait quand même. En guise de réponse, il lui renvoya un sourire sincère, mais elle avait déjà tourné la tête vers sa valise.

- Ca me rassure, comme ça si on se retrouve tous les deux ici, on pourra se balancer d'autres coussins en toute confiance....

A son tour de briser la glace, il sentait qu'un climat détendu serait plus approprié. Et puis vallait mieux que cette fille, qui était sa partenaire de chambre, soit une amie.

Une fois que toutes ses affaire furent soignesement rangées sur le sol, il s'allongea sur son lit. Pas de surprise, c'était un lit assez peu confortable, et qui grinçait. Mais il ne changerait pour autant, il aimait les défis, surtout ceux où il souffrait. Masochisme ? Non, simplement de l'humilité personnelle. Une longue histoire avec son passé, une longue histoire tout court.

(post vraiment méga petit, mais j'fais avancer le truc ^^ sorry)

[c’est toujours mieux que rien :wink:]

Elle avait fini de ranger ses affaires de cours dans son armoire. Il ne lui restait plus que deux sacs, et elle en était satisfaite. Un rapide coup d’œil par la fenêtre lui annonca que, dehors, les flocons volaient toujours en offrant à des yeux avertis un superbe spectacle de danse.

Elle se dépêcha en hâte pour ranger ses habit dans son armoire. Elle les avaient rangés dans son sac de manière a ce qu’aucun plis ne soit fait, et ça avait fonctionné. Ses habits étaient fin et claire. Elle aimait ce genre de vêtements. Il n’y avait presque que des robes et un sourire naquit au coin de ses lèvres lorsqu’elle rangea ses gants. Les paires étaient toutes complètes, mais elle savait qu’elle ne se servirait que de la moitié. Elle mit tout de même de coté l’autre gant qui devait être le semblable à celui qu’elle portait déjà. Elle avait prévu d’aller dans la neige et un autre gant ne serrait pas de trop.

Son second sac était rangé dans son armoire. Il ne lui restait plus beaucoup de place pour les livres du troisième. Aucun problème à ça, elle les fit des piles qu’elle glissa sous son lit. Elle plia ses deux sacs qu’elle rangea dans son armoire, puis elle voulu mettre sa valise sur l’armoire. Le problème ne fut pas sa taille, mais elle grimaça lorsqu’elle leva ses bras. Ses hématomes la faisait souffrire, mais pour rien au monde, elle n’en toucherait mot à quiconque.

Ses affaires rangées, elle s’assit sur son lit et regarda, amusée, les affaires de Alex ainsi que ce dernier sur son lit.

Les cours n’auraient pas lieu aujourd’hui c’était un fait. Elle aimerait proposer quelque chose à ses nouveaux camarades de chambrées. Elle ignorait encore si ils seraient « mis » ou « ennemis » mais en tous les cas, elle devait apprendre à les connaître. Même si ils refusaient, elle irait, seul. Elle se sentaient étouffer à l’intérieur de cette pièce et elle devait bouger absolument. Elle les regarda à tour de rôle puis sa question sortit d’une fine mais chaleureuse voix.

« Un tour du propriétaire, ça vous tente? Ou vous connaissez déjà tout? »

*A moins qu’ils ne préfèrent ranger leur affaire tout de suite*, songea-t-elle

[i]Elle balançait ses pieds en attendant, une ou deux réponses. Ca n’était pas une obligation qu’elle leur imposait mais une idée qu’elle leur proposait. Elle attendrait pas plus de deux minutes, se jura-t-elle puis elle sortirait enfin d’ici. Une chatte sauvage, voilà ce qu’elle était. Elle avait besoin de liberté, mais elle savait qu’elle avait aussi besoin d’une certaine manière, des autres. Elle savait ce qui était bon pour elle, et même si c’était ennuyant elle suivrait ses cours.

Mais elle avait ouï dire qu’à l’heure actuelle les professeurs n’étaient pas encore arrivés. Tant mieux, elle pourrait être libre autant de temps qu’elle le voudrait.

Elle ne regardait pas ses camarades en attendant leur réponse, mais simplement la neige au dehors. Elle repensa à son chat qui s’appelait aussi neige. Son grand-père devait demander au directeur si c’était possible d’apporter son animal de compagnie. Son chat était la seule compagnie qu’elle acceptait vingt-quatre heure sur vingt-quatre.

*Mon petite Neige, ne fait pas de bêtises sinon papa va te gronder.*

Elle ignorait que son grand-père avait pris son chat chez lui par mesure de sûreté face à son fils.

» Dessins d'Ayumu